Comment piéger notre petite voix assassine?

Ah ! Ces petites phrases assassines qui nous critiquent, voire nous insultent et que nous nous infligeons à nous-mêmes !… Elles se pratiquent au quotidien, de manière automatique, après le plus petit raté, lorsqu’on se compare aux autres, et bien sûr à fortiori lorsqu’on veut entreprendre quelque chose de nouveau ou d’inhabituel ! 

Qu’on les appelle « la Duègne », « le Censeur » ou bien « les croyances limitantes », il est avant tout bon de les identifier pour mieux s’en départir. Ici, je les nommerai la Duègne, tant cela m’évoque une personne revêche chargée de mettre au pas un enfant turbulent et plein de vie (la Duègne avec son éducation rigide étouffe la créativité de notre enfant intérieur et nous rend politiquement correct mais atone !) 

« Tu n’es pas assez doué-e, Intelligent-e,… tu as eu tort…tu n’aurais pas dû…Tu es trop vieux (vieille)…. tu n’as pas assez étudié…quelle gourde tu fais !… tu te crois malin… tu n’es pas assez… tu te prends pour qui… » etc…

Cette petite voix assassine est une veille habituée de notre réflexion, à tel point que nous ne songeons pas  à la mettre pas à distance et encore moins à la remettre en question. Elle fait partie intégrante de notre manière de penser et a pris depuis longtemps l’apparence de l’objectivité et du bon sens. 

Nous verrons ici comment être attentifs à ces petites piques assassines afin de les débusquer et de leur donner la réplique.

En revanche s’il s’agit de se tenir des propos positifs et encourageants pour prendre son élan avant de se lancer dans l’inconnu, c’est une autre affaire !. « Je suis doué-e…je me reconnais un talent de… je suis intelligente-e, habile… » Pour la plupart d’entre nous, ça semble prétentieux, ça sonne faux, voire ridicule ou gênant.

Pourtant, les affirmations positives nous sont indispensables : elles ont un réel pouvoir sur le cerveau, celui de sécuriser, d’insuffler de l’espoir et de permettre d’avancer en s’appuyant sur toutes les mille petites choses réussies qu’elles nous rendent tangibles.

Mais l’entraînement est nécessaire ! Dans l’exercice suivant, nous allons nous servir de toutes les méchancetés que nous susurre notre Duègne, d’abord pour mieux les mettre en lumière,enfin pour les dévitaliser.

Exercice pour piéger la Duègne

Mon cahier d’accomplissement

Munissez-vous d’un petit cahier ou carnet secret, dédié à votre accomplissement. Il sera votre compagnon, choisissez-le avec soin.

Moi, génie encore méconnu

Ecrivez une affirmation résolument positive concernant l’action à entreprendre. Essayez, même si cela vous parait exagéré.

Exemple : « Moi, (votre prénom) suis doué-e pour la peinture (la sculpture, le dessin, l’informatique, le calcul, le sport, …. Et je me lance dans….. » et la recopier 10 fois.

La Duègne attaque

À ce moment-là, c’est inévitable, la Duègne pointe son nez et commence dare-dare à émettre des critiques et objections:

« C’est ridicule… depuis quand ?…De qui te moques-tu ?… N’importe quoi !… Pour qui tu te prends !… Tu n’es même pas capable de… »

Ces méchancetés sont à noter précieusement sous votre affirmation positive. Elles vont être la clé de votre liberté.

Rendez à César

Considérez cette liste et faites-la résonner dans votre mémoire : il est intéressant d’essayer de savoir d’où vient chaque propos négatif : d’un parent ? d’un professeur ? d’un collègue ? d’un camarade de classe? de quelqu’un que vous admiriez, que vous craigniez ?… 

Il s’agit en effet de faire un voyage dans le temps pour aller à la source de ces fausses vérités lovées au creux de votre inconscient, afin de réduire leur perfide rayonnement.

Et de redonner à César ce qui est à César ! Peut-être que cet éducateur, ce parent n’était-il point malveillant et tentait seulement de vous éviter des déconvenues, mais le résultat est qu’il a contribué à ancrer en vous cette peur d’entreprendre, cet interdit de suivre votre intuition, de créer, cette mésestime de vous-même. Il s’agit de le replacer dans son contexte et de vous en affranchir pour reconquérir votre liberté. Ainsi qu’un vampire, il perdra son pouvoir de nuisance à la lumière du jour !

La galerie des monstres

Notez en face de chaque propos négatif, son auteur. Vous constituez ce qu’on peut appeler, par jeu et parce que l’humour aide à se distancier, votre « galerie de monstres ». N’hésitez pas si l’humeur vous en dit à dessiner quelques petits monstres de votre cru sur la page.

Métamorphose

Puis reprenez chaque affirmation négative et transformez-la en affirmation positive, assertive. Notez-les

« J’ai le désir, la volonté d’entreprendre… »

 « Je sens mon énergie créatrice et j’ai la volonté de l’expérimenter… »

« Je souhaite nourrir mes talents, tracer mon propre chemin…… »

« Je suis capable de démarrer cette aventure, et j’apprendrai ce qui me manque…

« J’avance sur ce chemin avec confiance … »

« Je ne crains pas les erreurs, elles m’aideront à m’améliorer… »

« Je me sers de mon expérience dans… »

Etc…

La galerie des bons génies

Même si on accorde volontiers plus de crédit à la voix des monstres, remontez dans votre mémoire pour faire vivre votre « galerie de bons génies ».

Notez les personnes et les encouragements que vous avez reçus au cours de votre vie pour diverses entreprises, quelles qu’elles soient. Même si vous n’avez pas vraiment pris ces paroles au sérieux (votre Duègne veillait sans doute), il y a probablement des personnes qui vous ont soutenu. Si vous avez des difficultés à trouver, notez les épisodes où vous avez été contents, fiers de vous. Notez quand et pourquoi.

Avancez… et pratiquez, enrichissez

Et faites le premier pas… Et puis, relisez et enrichissez au fil du temps et du rappel  de vos souvenirs vos galeries et vos affirmations. N’oubliez pas de transformer chaque affirmation négative en affirmation positive. Faites-le régulièrement  pour reconquérir votre liberté, votre confiance et votre désir d’avancer. 

Investissez et prenez soin de votre petit carnet, il sera l’outil de votre envol !

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